Au cours de mes voyages en Europe (dont Paris, Londres, Berlin, un peu Turin et quelques autres villes) et aux Etats Unis (dont Californie et New York), j'ai dans un 1er temps toujours été étonné de voir que des bâtiments presques entiers, ou tout au moins des pans de façades, étaient partis de leur site d'origine pour être replacés à quelques milliers de km de là.
Certains archéologues n'avaient pas que manié le pinceau et le tamis pour récupérer les objets. Tous les schémas ont existé au 19e et 20 e s.: pillages, dons, ventes, partage des découvertes, etc.
Ce phénomène a concerné la Grèce antique (des 2 côtés de la Mer Egée, en Europe et en Asie Mineure), l'ancienne Assyrie, et bien sûr l'Egypte qui nous intéresse ici. Mais l'Europe a aussi déménagé: des portions de cloîtres français et espagnols sont sur les bords de l'Hudson http://fr.wikipedia.org/wiki/Metropolitan_Museum_of_Art http://www.metmuseum.org/works_of_art/introduction.asp?dep=7 et http://www.metmuseum.org/cloisters/
Lors de ma dernière visite à New York c'était le déménagement du temple de Dendour qui m'avait à la fois fasciné et laissé perplexe (how much for the temple in US dollars?): http://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Dendour.
De retour d'Egypte, d'Assouan et du Lac Nasser, je comprends mieux ce qui s'est passé: avec des moyens colossaux et de grandes précautions des temples entiers ont été découpés et déplacés au cours des années 60 par de nombreuses nations avec la collaboration de l'UNESCO, avant la montée des eaux derrière le nouveau barrage, voire plus tard dans certains cas.
Les temples ont été remontés de quelques dizaines de mètres (60 m) et suivant les cas, laissés sur place ou déplacés de quelques km ou dizaines de km. D'autres, ainsi que d'autres constructions gisent sous l'eau.
Certaines nations ont reçu, en guise de remerciement, des "petits cadeaux", dont le temple de Dendour.
Le Musée Nubien d'Assouan permet une introduction au sujet. Nous avons par ailleurs visité les sites:
- de Philae à 7 km au Sud d'Assouan (pas trop loin de l'ancien barrage, 5 minutes de bateau à négocier âprement, si possible à plusieurs pour répartir les coûts, avec bien 1,5 à 2 heures de visite sur place), en se rappelant que les grands groupes de touristes mangent entre 12 et 14 h
- de Kalabchah, à 14 km d'Assouan, à proximité du nouveau Barrage et du mémorial égypto-soviétique (ah le charme du béton), aussi à 5 mn de bateau, négociation plus difficile, car peu de monde à l'embarcadère (mais donc aussi peu de monde sur l'île!), avec 1 heure sur place.
- pour ces 2 sites on peut organiser un taxi négocié pour un certain nombre d'heures
- plusieurs autres sites ou îles ont certainement leur intérêt entre le barrage et Abou Simbel (à 280 km de là), ils sont accessibles en convoi puis bateau, ou bien en bateau de croisière. La logistique devient plus complexe et nous ne les avons pas vus
- d'Abou Simbel , à 3 heures de route d'Assouan en convoi ou en avion. Colossal à l'extérieur, gigantesque et splendide à l'intérieur (no photo, no guide, ce qui permet aussi de mieux se concentrer sur ce qu'on voit). Planifier son heure de visite optimale? Cela dépend bien sûr de ses heures d'arrivée et de départ de son convoi (2 par jour) ou de son avion. Cela dépend aussi si l'on dort dans la petite ville, ou si l'aller retour se fait dans la journée. La lumière du soleil éclaire mieux les statues de la façade du grand temple et du temple de la Reine le matin, mais peut ensuite les blanchir. L'après-midi un peu d'ombre, mais des convois sont déjà repartis, et possibilité de prolonger l'expérience avec le son et lumière (18h00 en hiver) en ressortant et entrant avec un nouveau ticket. Ah Abou Simbel en son japonais (car majorité des touristes ce soir là) mais avec des casques "gratuits" pour les autres langues, cela rajoute à l'exotisme.
- nous appréhendions un peu le "convoi": combien de mitrailleuses, quelle distance entre 2 véhicules. En fait le départ, après plusieurs contrôles, se fait à heures fixes d'un point donné, mais ensuite la circulation est très "lâche": les voitures prennent rapidement de l'avance, à 100-120 km/h sur des routes parfois en réfection, les minibus suivent dans certains cas, les cars ensuite. Relativement peu de circulation par ailleurs, des checkpoints à intervalles réguliers, presque pas d'habitations.
- comme ils avaient senti les hôtes de marque en nous, à "la place du mort" dans notre taxi, selon l'expression consacrée (passager avant droite), un militaire avec sa mitraillette! Il a passé la moitié de son temps l'oreille collée à son téléphone portable (ce qui prouve que le réseau est bon)
- pour dormir sur place, bien sélectionner son hôtel. Un des hôtels chers est vraiment à déconseiller, car blafard. L'Esskaleh, de bonne catégorie, fait dans le nubien plaisant et, le soir, ne fait pas trop grand (à midi accueil éventuel de groupes)
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