Des 22 régions métropolitaines de France , l'Auvergne était pratiquement la seule que je n'avais jamais visitée, à part peut-être une nuitée à Riom et une ou deux traversées de part en part, via autoroute ou nationale, pour rejoindre une autre région à meilleure réputation.
L'erreur a été réparée en 2 semaines de voyage itinérant en août , avec un "focus" sur les villes et villages historiques ainsi que les églises notamment romanes, et une dose décente de sommets, de puys et de paysages vallonnés.
Et là, une grande claque aux clichés et à Kodak: des décennies de photos montrent une Auvergne sombre: ciel plombé, cathédrales, églises, monuments aux couleurs sombres. Et en plus de cela, région rustique et reculée.
Je n'ai rarement vu autant de sites romans et gothiques aussi colorés à l'intérieur. Ceci par la couleur de la pierre (contraste entre pierre blanche et pierre noire, ou bien présence de grès) , par le badigeon, par les fresques, par la mise en couleurs des colonnes et chapiteaux, notamment historiés ("qui racontent une histoire"). Un nombre important d'intérieurs d'églises à Paris font en comparaison pitié, sales, pétrifiés.
De même différentes pierres volcaniques sombres (pierre de Volvic, pierre d'orgues basaltiques, etc.) alternent avec d'autres plus claires ou avec des enduits à la chaux. Il y a, en ce pays religieux, qui a adopté l'écu d'un évêque pour représenter sa Région, une "débauche" de structures et de détails alliant Moyen Age et Renaissance: portes, fenêtre, escaliers en forme de tour, tourelles, personnages, etc. Un enchantement pour qui sait regarder et lever la tête. Il y a un tel potentiel de visites de petits (ou de grands) châteaux, qu'il faut faire des choix
Les paysages sont extrêmement variés en cette saison: champs de diverses céréales, de tournesol, prairies tondues, fleuries ou en pacage, taillis et bocages, forêts de différents feuillus et de différents conifères. Ils sont construits en 2 ou 3 niveaux, avec idéalement la chaîne des Puys en 3e plan.
Dans les hauteurs, l'air est vif, mais la vue, souvent à 180 ou à 360° , permet d'embrasser du regard cette mosaïque construite en partie par les forces terrestres, en partie par l'homme. L'imaginaire fonctionne bien sûr aussi face à ces formes volcaniques (expliquées par des panneaux et brochures in situ), dont certaines sont anciennes, mais d'autres ont pris fin il y a seulement 6000 ans.
Les routes, de la petite départementale au grand axe, sont en bien meilleur état que les nombreuses routes d'Ile de France que j'ai fréquentées au 2e trimestre 2013 (nids de poule et plaques d'asphalte manquantes au delà de l'imaginable dans cette région capitale qui concentre 30% des richesses du pays...). Le petit désavantage: cela peut assez souvent être pentu et tourner. Par lien de cause à effet, certains Auvergnats adoptent une conduite de type "rallye".
Une seule petite déception: les différentes villes d'eaux, fortement réputées entre le dernier tiers du 19e s. et jusqu'à la 2e guerre mondiale ont largement perdu de leur superbe ( nota: Vichy n'a pas été visitée).
En conclusion: pour une certaine nature et pour une certaine culture, l'Auvergne est à visiter, notamment en été. (voir prochains "post" pour les détails pratiques).
samedi 24 août 2013
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