Avé,
Nous avons eu l’occasion de tomber sous le charme de Moscou pendant un weekend prolongé de septembre. A l’occasion de ce voyage semi-organisé et semi-collectif (avion, transferts aéroport, hôtel), nous avons eu l’occasion de nous documenter avant, pendant et après, et de comparer les idées données avant et les messages reçus sur place. Sauf déplacement pour affaires ou itinérant, il faut au minimum 3 jours pleins sur place pour visiter le centre ville, 1 à 2 supplémentaires pour approfondir et visiter monastères et sites en bout de métro ou ligne de banlieue, encore plus pour visiter les villes et monastères dans un rayon de 100 km.
Un voyage en Russie ne se fait pas sur un coup de tête :
Il faut 1,5 jour pour rallier Moscou de Paris en train, plus en voiture, 3H30 en vol direct, pour lequel il faudra trouver le bon tarif.
Il faut en outre un visa payé et délivré avant l’entrée, très précis sur les dates d’entrée et sortie, une « invitation » (différentes catégories), des assurances, donc mieux vaut passer pour les démarches par des agences spécialisées que l’on retrouve dans les guides livres habituels (Routard, Lonely Planet, édition récente) et mettre à jour ses connaissances via diplomatie.gouv.fr ou via le site de l’Ambassade de Russie. De toute façon, prévoir ces démarches plusieurs jours à semaines avant le départ est recommandable.
Investir dans un guide récent sur Moscou (& Co) n’est pas un luxe pour qui veut optimiser son séjour. Le Routard Moscou –Saint-Petersbourg est à moins de 15 euros, un des moins chers, le Lonely Planet à 22 euros est plus complet sur certains sujets, notamment sur des circuits à 70-100 km de Moscou (Anneau d’Or), mais avec des plans de quartier en noir et blanc écrits plus petit et plus difficiles à déchiffrer, et l’absence de pondération des sites à visiter (le Routard note avec des « routards », de 1 à 3). J’ai été déçu par le Petit Futé sur d’autres destinations (mises à jour pas très récentes, trop grande brièveté sur certains sites ou villes). A lire dans sa chambre d’hôtel ou après, avec de belles photos et de beaux schémas : le guide Voir de Hachette. Non testé : le guide vert Michelin, récent.
Certains aiment l’hiver, d’autres la nuit et ses éclairages. Pour le touriste moyen, qui devra éventuellement jongler avec la présence d’autres touristes, certaines fêtes et foires, la période la plus favorable est de courant mai à fin septembre, car Moscou est à la latitude de Copenhague et à quelques centaines de km des mers et océans. En novembre ou fin octobre il pleut ou il neige, en avril il y a de la boue, entre les deux il fait « frais » et moins longtemps jour.
Trouver un hôtel de moyenne catégorie à rapport qualité/prix décent suppose aussi un certain travail de recherche, soit individuel, soit via agence ou centrale ; la comparaison entre plusieurs sources semblant utile. La gageure est d’en trouver un relativement proche du centre, à défaut proche d’une station de métro (bien vérifier l’échelle du plan)
Toute personne, non chaperonnée, mettra à profit ses anciennes connaissances de l’alphabet grec et le temps de préparation ou de transport pour se faire une copie de l’alphabet cyrillique, indispensable pour comprendre les transports, le nom des bâtiments, et d’autres signes publics, car l’alphabet latin est relativement rare, et l’anglais n’est pratiqué que dans quelques endroits. Au bout d’un jour d’apprentissage, on arrive à lire les éléments les plus importants. La vie est transformée quand on comprend que le C est systématiquement équivalent au S ouest européen, le P équivalent au R, le N inversé au I, le Y au son « ou » et à la lettre U de langues non françaises, le H un peu déformé au N, etc. Une des lettres les plus sympa à prononcer a une forme de trident avec un manche décalé et se prononce : chtch
Enfin, Moscou est décrite comme une ville chère
Le transfert de l’aéroport vers le centre ville devrait être facilité par une liaison fer très récente, que nous n’avons pas prise, car voyageant avec un « kolkhoze » français.
Changer des euros en roubles est facile à Moscou soit via guichet bancaire, officine, DAB (pour les cartes de paiements), voire automate de change.
Pour les cultureux, le budget musées et sites ne sera pas négligeable : 6 à 15 euros par entrée, dans les principaux. Si on peut se priver de musique tzigane, de vin et de caviar, un dîner complet de 12 à 20 € est tout à fait envisageable. Le ticket de métro est à 1,1 €, avec possibilités de réduction pour des cartes multi voyages.
Une fois réglées les questions d’intendance, Moscou devient une ville assez fascinante :
On se souvient des documentaires sur la Place Rouge (avec les défilés de camions porte missiles et de gaillards levant la jambe), des films d’espionnage, des reportages sur la misère post communiste, sur les nouveaux riches, d’un Etat plus policier que policé, etc..En tant que piéton du centre ville, on ne capte pas ces signes, ou peu, mais plutôt les côtés chatoyants de la vitrine de la nouvelle Fédération Russe.
avec des églises et cathédrales des 15e siècles et suivants (parfois reconstruites après destruction ordonnée par Staline), riches en couleurs à l’extérieur (avec notamment des toits et des « bulbes » dorés, argentés, ou chamarrés, et des façades blanches, roses ou autres) et à l’intérieur avec pléthore d’icônes et de fresques, qui, dans certains cas, ne laissent pas un m² à nu. Nota : les « cathédrales » chez les Orthodoxes, n’ont pas en général les dimensions occidentales et sont à plusieurs dans une même ville. On peut entrer dans la plupart d’entre elles, en respectant les offices, en ne prenant pas de photos, et, pour les dames, en portant son carré Hermès ou son fichu exotique sur la tête
des palais, bâtiments publics et immeubles de tous styles, notamment à compter du début du 19e siècle, avec tous les « néo- » possibles. Le style « stalinien ou soviétique » reste présent avec les 7 gratte-ciels pyramidaux répartis dans l’agglomération, des immeubles de plus de 100 mètres de long pour un seul numéro de rue, des avenues d’une largeur intraversable, surtout en tenant compte du comportement dominant des automobilistes
une population somme toute mélangée, avec bien sûr des Slaves comme sur les gravures, mais aussi des Caucasiens, au poil plus sombre, et des « Asiatiques » du Nord, des femmes et des hommes au gabarit et au look « démocratie populaire », d’autres se fondant dans un mix occidental. On reconnaîtra cependant la Moscovite plus ou moins jeune à la hauteur (assez vertigineuse) de ses talons et à la couleur assez chatoyante en été de ses chaussures.
une ville en plein bouleversement, avec des chantiers de restauration et de réfection (j’ai été vraiment surpris par les couleurs prises par cette ville que je croyais grise), mais aussi avec des poussées de gratte ciel, le tout cependant avec des bâtiments du 20e sans intérêt ; des enseignes internationales retranscrites souvent en cyrillique à côté de commerces plus locaux
avec la faible part des Lada ayant vécu et autres véhicules d’origine, la prépondérance de véhicules japonais et des filiales de GM, une bonne proportion de grosses cylindrées 4X4 ou berlines, allemandes, US, japonaises, quelques chauffeurs et personnes pour « tenir les portes » au physique de garde du corps, le repérage des « bons » restaurants et établissements par le nombre de véhicules et de personnel décrits.
Pour un court séjour, la planification stratégique s’impose (à chaque fois cherchez et trouvez la version anglaise sur les sites) :
Doté de solides chaussures de marche urbaine (pas les talons des miss), il faut être prêt à arpenter un centre ville dans un rayon de 2 à 4 km autour du Kremlin. Ceux auxquels on a dit que le métro est fort bien décoré (en fait surtout une dizaine de stations), et qui connaissent à la fois le cyrillique et ont un bon sens de l’observation, prendront des escalators vraiment très longs et profonds pour marcher un peu moins.
Le KREMLIN, riche en cathédrales et en musées, est fermé le jeudi. Pour la visite du musée des Armures et le fonds des diamants, les deux exceptionnels, les entrées en nombre limité, ne peuvent être acquises que moins d’une heure avant d’y entrer. Il faut laisser à une consigne lointaine et extérieure tout sac à dos http://www.kremlin.museum.ru/ . Nous y avons passé au total 4 heures
Les musées Pouchkine, alimentés en dons, volontaires ou forcés, d’œuvres antiques à européennes, avec une belle section séparée d’Impressionnistes www.museum.ru/gmii , section que nous avons visitée en 1H30 est un autre must ; fermé le lundi. Ils sont à quelques dizaines de mètres de la cathédrale du Christ Sauveur, reconstruite qui, pour une fois, est gigantesque http://www.xxc.ru/ . non visitée, vu la foule.
Au Sud du fleuve Moskova, la galerie Trétiakov résume l’art russe http://www.tretyakovgallery.ru/ ; fermée lundi, visite de près de 3 heures au pas de charge, hors la visite de l’église intégrée dans le complexe (ouverte seulement de 12 à 16H00) avec une fascinante collection d’icônes et une intéressante partie de peintures de fin du 18e siècle au début du 20e siècle (une section 20e siècle, non visitée, étant située à 2-3 km de là)
Pour compléter la partie muséale, le Musée de l’Histoire de l’Etat (ouvert le lundi, mais fermé le mardi) http://www.shm.ru/ pas de version anglaise trouvée, va de la préhistoire au 20e siècle, avec une fascinante collection d’objets en or ; il est situé sur la Place Rouge : 2 à 3 heures sur place
Nous nous sommes privés de l’intérieur du Mausolée de Lénine ouvert 10-13h, fermé lundi et vendredi, consignes strictes, etc. et d’une soixantaine d’autres musées, dont de nombreux sont consacrés à la vie et l’œuvre (en russe) d’un auteur romancier ou poète, d’un compositeur, d’un artiste autre, et souvent fermés les lundis et mardis, de même que les « Collections Privées » musée généraliste en face du musée Pouchkine.
Tous ces établissements sont en outre généralement fermés une fois par mois
La plupart des statues des anciens héros soviétiques sont gardées dans un parc, non visité par nous.
La lecture et les observations personnelles permettent de faire des comparaisons :
Un empereur romain a choisi la religion catholico chrétienne au 3e siècle de notre ère pour tout son Empire, pour mieux contrôler et structurer sa population. Le roi polonais du 11 siècle (sauf erreur) s’est converti et a converti son peuple au catholicisme, afin d’obtenir le soutien de Rome et de certains rois contre l’expansion des chevaliers teutoniques, des moines-soldats qui préféraient la Prusse et la Pologne à la Palestine, et éventuellement les voisins de l’Est. Le monarque russe a choisi, après sélection, la religion orthodoxe au 9e siècle, car l’islam empêchait de boire de l’alcool, le judaïsme n’était pas assez triomphant, le catholicisme avait une autorité supérieure à Rome. Staline a combattu la religion orthodoxe, en détruisant, cantonnant, etc., jusqu’au jour où il en a eu besoin pour combattre les armées allemandes. La religion orthodoxe russe semble à nouveau drainer une bonne partie de la population dans les églises, en quête de repères et de traditions nationales. Décidément religion et politique d’Etat, sans parler de culture, sont intimement mêlées
Au début, les monarques avaient pour mauvaise habitude de partager leur territoire entre leurs fils, de se chamailler avec leurs voisins polonais, baltes, suédois, turcs, voire mongols. Au cours des siècles, et avec un peu (beaucoup) de casse et de violence, même au sein des familles, ils ont progressivement étendu leur territoire : jusqu’au Pacifique entre le 16e et le 18e siècle, au Caucase et en Asie Centrale tout au long du 19e siècle, en n’oubliant pas quelques « arrondissements » en Europe (Estonie et Lettonie, parties de la Pologne et de la Finlande, Crimée, dès le 18e siècle). Eux qui au début devaient payer un tribut aux envahisseurs de l’Est, les « tatars » avec leurs « khanats », ont inversé la méthode ensuite. Un bon exemple pour qui commence tout petit ?
LOUIS XIV n’avait pas apprécié la Fronde et avait déménagé tout son monde à Versailles, situation qui avait duré un peu plus de 100 ans. Pierre 1er de Serbie a déménagé sa capitale de Moscou à Saint-Petersbourg, situation qui dura de du tout début du 18e siècle jusqu’en 1917.
Alors que les autres royaumes desserraient progressivement l’étau du servage, la Russie le renforça aux 17e et 18e siècles, jusqu’à l’abolition, dans de mauvaises conditions, en 1861. La population russe, notamment rurale, n’a pas trop souvent connu la liberté.
Est-ce par bienveillance ou par réalisme que la plupart des guides lus, semblent décrire l’ère Poutine comme moins pire que les précédentes. Avec le développement économique récent, dû au renchérissement des matières premières sur une décennie et au consumérisme, la population de Moscou, au moins elle, semble un peu en profiter. Après la claque post « chute du mur », la Russie, au moins vue de Moscou (10 millions d’habitants sur 140) semble relever la tête.
On ne va donc pas simplement à Moscou sur un coup de tête et le coup de foudre peut être paradoxalement lent à se développer. Serait-il alors plus question de charme slave ?
A+
BB
http://fr.wikipedia.org/wiki/Russie t
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_cyrillique
Nous avons eu l’occasion de tomber sous le charme de Moscou pendant un weekend prolongé de septembre. A l’occasion de ce voyage semi-organisé et semi-collectif (avion, transferts aéroport, hôtel), nous avons eu l’occasion de nous documenter avant, pendant et après, et de comparer les idées données avant et les messages reçus sur place. Sauf déplacement pour affaires ou itinérant, il faut au minimum 3 jours pleins sur place pour visiter le centre ville, 1 à 2 supplémentaires pour approfondir et visiter monastères et sites en bout de métro ou ligne de banlieue, encore plus pour visiter les villes et monastères dans un rayon de 100 km.
Un voyage en Russie ne se fait pas sur un coup de tête :
Il faut 1,5 jour pour rallier Moscou de Paris en train, plus en voiture, 3H30 en vol direct, pour lequel il faudra trouver le bon tarif.
Il faut en outre un visa payé et délivré avant l’entrée, très précis sur les dates d’entrée et sortie, une « invitation » (différentes catégories), des assurances, donc mieux vaut passer pour les démarches par des agences spécialisées que l’on retrouve dans les guides livres habituels (Routard, Lonely Planet, édition récente) et mettre à jour ses connaissances via diplomatie.gouv.fr ou via le site de l’Ambassade de Russie. De toute façon, prévoir ces démarches plusieurs jours à semaines avant le départ est recommandable.
Investir dans un guide récent sur Moscou (& Co) n’est pas un luxe pour qui veut optimiser son séjour. Le Routard Moscou –Saint-Petersbourg est à moins de 15 euros, un des moins chers, le Lonely Planet à 22 euros est plus complet sur certains sujets, notamment sur des circuits à 70-100 km de Moscou (Anneau d’Or), mais avec des plans de quartier en noir et blanc écrits plus petit et plus difficiles à déchiffrer, et l’absence de pondération des sites à visiter (le Routard note avec des « routards », de 1 à 3). J’ai été déçu par le Petit Futé sur d’autres destinations (mises à jour pas très récentes, trop grande brièveté sur certains sites ou villes). A lire dans sa chambre d’hôtel ou après, avec de belles photos et de beaux schémas : le guide Voir de Hachette. Non testé : le guide vert Michelin, récent.
Certains aiment l’hiver, d’autres la nuit et ses éclairages. Pour le touriste moyen, qui devra éventuellement jongler avec la présence d’autres touristes, certaines fêtes et foires, la période la plus favorable est de courant mai à fin septembre, car Moscou est à la latitude de Copenhague et à quelques centaines de km des mers et océans. En novembre ou fin octobre il pleut ou il neige, en avril il y a de la boue, entre les deux il fait « frais » et moins longtemps jour.
Trouver un hôtel de moyenne catégorie à rapport qualité/prix décent suppose aussi un certain travail de recherche, soit individuel, soit via agence ou centrale ; la comparaison entre plusieurs sources semblant utile. La gageure est d’en trouver un relativement proche du centre, à défaut proche d’une station de métro (bien vérifier l’échelle du plan)
Toute personne, non chaperonnée, mettra à profit ses anciennes connaissances de l’alphabet grec et le temps de préparation ou de transport pour se faire une copie de l’alphabet cyrillique, indispensable pour comprendre les transports, le nom des bâtiments, et d’autres signes publics, car l’alphabet latin est relativement rare, et l’anglais n’est pratiqué que dans quelques endroits. Au bout d’un jour d’apprentissage, on arrive à lire les éléments les plus importants. La vie est transformée quand on comprend que le C est systématiquement équivalent au S ouest européen, le P équivalent au R, le N inversé au I, le Y au son « ou » et à la lettre U de langues non françaises, le H un peu déformé au N, etc. Une des lettres les plus sympa à prononcer a une forme de trident avec un manche décalé et se prononce : chtch
Enfin, Moscou est décrite comme une ville chère
Le transfert de l’aéroport vers le centre ville devrait être facilité par une liaison fer très récente, que nous n’avons pas prise, car voyageant avec un « kolkhoze » français.
Changer des euros en roubles est facile à Moscou soit via guichet bancaire, officine, DAB (pour les cartes de paiements), voire automate de change.
Pour les cultureux, le budget musées et sites ne sera pas négligeable : 6 à 15 euros par entrée, dans les principaux. Si on peut se priver de musique tzigane, de vin et de caviar, un dîner complet de 12 à 20 € est tout à fait envisageable. Le ticket de métro est à 1,1 €, avec possibilités de réduction pour des cartes multi voyages.
Une fois réglées les questions d’intendance, Moscou devient une ville assez fascinante :
On se souvient des documentaires sur la Place Rouge (avec les défilés de camions porte missiles et de gaillards levant la jambe), des films d’espionnage, des reportages sur la misère post communiste, sur les nouveaux riches, d’un Etat plus policier que policé, etc..En tant que piéton du centre ville, on ne capte pas ces signes, ou peu, mais plutôt les côtés chatoyants de la vitrine de la nouvelle Fédération Russe.
avec des églises et cathédrales des 15e siècles et suivants (parfois reconstruites après destruction ordonnée par Staline), riches en couleurs à l’extérieur (avec notamment des toits et des « bulbes » dorés, argentés, ou chamarrés, et des façades blanches, roses ou autres) et à l’intérieur avec pléthore d’icônes et de fresques, qui, dans certains cas, ne laissent pas un m² à nu. Nota : les « cathédrales » chez les Orthodoxes, n’ont pas en général les dimensions occidentales et sont à plusieurs dans une même ville. On peut entrer dans la plupart d’entre elles, en respectant les offices, en ne prenant pas de photos, et, pour les dames, en portant son carré Hermès ou son fichu exotique sur la tête
des palais, bâtiments publics et immeubles de tous styles, notamment à compter du début du 19e siècle, avec tous les « néo- » possibles. Le style « stalinien ou soviétique » reste présent avec les 7 gratte-ciels pyramidaux répartis dans l’agglomération, des immeubles de plus de 100 mètres de long pour un seul numéro de rue, des avenues d’une largeur intraversable, surtout en tenant compte du comportement dominant des automobilistes
une population somme toute mélangée, avec bien sûr des Slaves comme sur les gravures, mais aussi des Caucasiens, au poil plus sombre, et des « Asiatiques » du Nord, des femmes et des hommes au gabarit et au look « démocratie populaire », d’autres se fondant dans un mix occidental. On reconnaîtra cependant la Moscovite plus ou moins jeune à la hauteur (assez vertigineuse) de ses talons et à la couleur assez chatoyante en été de ses chaussures.
une ville en plein bouleversement, avec des chantiers de restauration et de réfection (j’ai été vraiment surpris par les couleurs prises par cette ville que je croyais grise), mais aussi avec des poussées de gratte ciel, le tout cependant avec des bâtiments du 20e sans intérêt ; des enseignes internationales retranscrites souvent en cyrillique à côté de commerces plus locaux
avec la faible part des Lada ayant vécu et autres véhicules d’origine, la prépondérance de véhicules japonais et des filiales de GM, une bonne proportion de grosses cylindrées 4X4 ou berlines, allemandes, US, japonaises, quelques chauffeurs et personnes pour « tenir les portes » au physique de garde du corps, le repérage des « bons » restaurants et établissements par le nombre de véhicules et de personnel décrits.
Pour un court séjour, la planification stratégique s’impose (à chaque fois cherchez et trouvez la version anglaise sur les sites) :
Doté de solides chaussures de marche urbaine (pas les talons des miss), il faut être prêt à arpenter un centre ville dans un rayon de 2 à 4 km autour du Kremlin. Ceux auxquels on a dit que le métro est fort bien décoré (en fait surtout une dizaine de stations), et qui connaissent à la fois le cyrillique et ont un bon sens de l’observation, prendront des escalators vraiment très longs et profonds pour marcher un peu moins.
Le KREMLIN, riche en cathédrales et en musées, est fermé le jeudi. Pour la visite du musée des Armures et le fonds des diamants, les deux exceptionnels, les entrées en nombre limité, ne peuvent être acquises que moins d’une heure avant d’y entrer. Il faut laisser à une consigne lointaine et extérieure tout sac à dos http://www.kremlin.museum.ru/ . Nous y avons passé au total 4 heures
Les musées Pouchkine, alimentés en dons, volontaires ou forcés, d’œuvres antiques à européennes, avec une belle section séparée d’Impressionnistes www.museum.ru/gmii , section que nous avons visitée en 1H30 est un autre must ; fermé le lundi. Ils sont à quelques dizaines de mètres de la cathédrale du Christ Sauveur, reconstruite qui, pour une fois, est gigantesque http://www.xxc.ru/ . non visitée, vu la foule.
Au Sud du fleuve Moskova, la galerie Trétiakov résume l’art russe http://www.tretyakovgallery.ru/ ; fermée lundi, visite de près de 3 heures au pas de charge, hors la visite de l’église intégrée dans le complexe (ouverte seulement de 12 à 16H00) avec une fascinante collection d’icônes et une intéressante partie de peintures de fin du 18e siècle au début du 20e siècle (une section 20e siècle, non visitée, étant située à 2-3 km de là)
Pour compléter la partie muséale, le Musée de l’Histoire de l’Etat (ouvert le lundi, mais fermé le mardi) http://www.shm.ru/ pas de version anglaise trouvée, va de la préhistoire au 20e siècle, avec une fascinante collection d’objets en or ; il est situé sur la Place Rouge : 2 à 3 heures sur place
Nous nous sommes privés de l’intérieur du Mausolée de Lénine ouvert 10-13h, fermé lundi et vendredi, consignes strictes, etc. et d’une soixantaine d’autres musées, dont de nombreux sont consacrés à la vie et l’œuvre (en russe) d’un auteur romancier ou poète, d’un compositeur, d’un artiste autre, et souvent fermés les lundis et mardis, de même que les « Collections Privées » musée généraliste en face du musée Pouchkine.
Tous ces établissements sont en outre généralement fermés une fois par mois
La plupart des statues des anciens héros soviétiques sont gardées dans un parc, non visité par nous.
La lecture et les observations personnelles permettent de faire des comparaisons :
Un empereur romain a choisi la religion catholico chrétienne au 3e siècle de notre ère pour tout son Empire, pour mieux contrôler et structurer sa population. Le roi polonais du 11 siècle (sauf erreur) s’est converti et a converti son peuple au catholicisme, afin d’obtenir le soutien de Rome et de certains rois contre l’expansion des chevaliers teutoniques, des moines-soldats qui préféraient la Prusse et la Pologne à la Palestine, et éventuellement les voisins de l’Est. Le monarque russe a choisi, après sélection, la religion orthodoxe au 9e siècle, car l’islam empêchait de boire de l’alcool, le judaïsme n’était pas assez triomphant, le catholicisme avait une autorité supérieure à Rome. Staline a combattu la religion orthodoxe, en détruisant, cantonnant, etc., jusqu’au jour où il en a eu besoin pour combattre les armées allemandes. La religion orthodoxe russe semble à nouveau drainer une bonne partie de la population dans les églises, en quête de repères et de traditions nationales. Décidément religion et politique d’Etat, sans parler de culture, sont intimement mêlées
Au début, les monarques avaient pour mauvaise habitude de partager leur territoire entre leurs fils, de se chamailler avec leurs voisins polonais, baltes, suédois, turcs, voire mongols. Au cours des siècles, et avec un peu (beaucoup) de casse et de violence, même au sein des familles, ils ont progressivement étendu leur territoire : jusqu’au Pacifique entre le 16e et le 18e siècle, au Caucase et en Asie Centrale tout au long du 19e siècle, en n’oubliant pas quelques « arrondissements » en Europe (Estonie et Lettonie, parties de la Pologne et de la Finlande, Crimée, dès le 18e siècle). Eux qui au début devaient payer un tribut aux envahisseurs de l’Est, les « tatars » avec leurs « khanats », ont inversé la méthode ensuite. Un bon exemple pour qui commence tout petit ?
LOUIS XIV n’avait pas apprécié la Fronde et avait déménagé tout son monde à Versailles, situation qui avait duré un peu plus de 100 ans. Pierre 1er de Serbie a déménagé sa capitale de Moscou à Saint-Petersbourg, situation qui dura de du tout début du 18e siècle jusqu’en 1917.
Alors que les autres royaumes desserraient progressivement l’étau du servage, la Russie le renforça aux 17e et 18e siècles, jusqu’à l’abolition, dans de mauvaises conditions, en 1861. La population russe, notamment rurale, n’a pas trop souvent connu la liberté.
Est-ce par bienveillance ou par réalisme que la plupart des guides lus, semblent décrire l’ère Poutine comme moins pire que les précédentes. Avec le développement économique récent, dû au renchérissement des matières premières sur une décennie et au consumérisme, la population de Moscou, au moins elle, semble un peu en profiter. Après la claque post « chute du mur », la Russie, au moins vue de Moscou (10 millions d’habitants sur 140) semble relever la tête.
On ne va donc pas simplement à Moscou sur un coup de tête et le coup de foudre peut être paradoxalement lent à se développer. Serait-il alors plus question de charme slave ?
A+
BB
http://fr.wikipedia.org/wiki/Russie t
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_cyrillique
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