Au Guimet Paris j'ai raté l'exposition principale, en sous sol sur la cour royale de Lucknow (bad luck) qui se terminait mi juillet, mais me suis rattrapé avec le catalogue, l'exposition photo dans la rotonde du dernier étage (good luck car terminant fin juillet) et avec les oeuvres un peu décalées de Rina Banerjee, visibles à différents étages du GUIMET et qui bien sûr interpelle les visiteurs épris d'art officiel et ancien des pays.
Lucknow n'est pas une ville trop connue en Europe continentale: hors de l'actualité, hors des circuits touristiques de l'Inde du Nord. La ville ne figure même pas dans mon édition du Guide du Routard et est assez vite expédiée dans le Lonely Planet.
Il existe pourtant un quartier monumental (retracé dans l'exposition et visible dans les photos actuelles vs photos de 1860) qui marque l'époque de gloire où les potentats régionaux, hindous ou musulmans s'étaient débarassés de l'influence de l'empereur moghol, en perte de vitesse (début du 19e s.) et la montée du pouvoir des Anglais, d'abord par la Compagnie Orientale, puis par la Couronne.
Le nom de cette ville sonne mi anglais, mi exotique à mes oreilles, alors que la poudre n'est pas allée qu'aux yeux.
La "révolte des Cipayes", est expliquée en général en 3 lignes dans les guides: les cartouches de fusil étaient enduites de graisse animale (porc ou vache et non pas "fish or chicken" des plateaux repas des classes économiques des avions) d'où contact, ce qui ne convenait pas à ces soldats locaux engagés, pour des raisons religieuses. En creusant un peu, d'autres rancoeurs et d'autres erreurs de commandement ont conduit à ce que les Indiens nomment "guerre d'indépendance". Il y a quelques massacres et quelques destructions, et Lucknow était l'un des foyers du combat. Le pouvoir a glissé de cette Compagnie privée vers la Couronne.
Ce glissement progressif est bougrement intéressant, car exemplaire: d'abord pratiqué par les puissances d'Europe Occidentale (déjà auparavant mais notamment au 19e s.) puis par les Etats Unis et le Japon (20e s) et pourquoi pas aujourd'hui par la Chine. Tout commence par des comptoirs commerciaux, puis par une montée en puissance économique et des jeux d'influence dans le pays visé, puis une auto invitation politique et militaire pour maîtriser le pays.
http://www.guimet.fr/une-cour-royale-en-inde-lucknow
http://en.wikipedia.org/wiki/Lucknow
Le délicieux "délire" des oeuvres de l'américano-indienne Rina Banerjee ne "perturbe" pas la visite des magnifiques oeuvres permanentes, mais fait rentrer dans le mystère et l'exubérance du "sous-continent". A voir.
http://www.guimet.fr/Rina-Banerjee/
http://rinabanerjee.com/section/234278_Mus_e_Guimet_Chimeras_of_India_and_the.html
jeudi 28 juillet 2011
LUCKNOW KNOWS LUCK ?
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